MENACE DE GREVE – Après deux mois de bras de fer, les enseignants du primaire ont décidé à la table de nouvelles conduites par le premier ministre. Mais un mois après les discussions, les revendications soulevés n’ont toujours pas été satisfaites, que ce soit au niveau de l’enseignement primaire, secondaire, ou supérieur. Une assemblée Générale est annoncée pour le 8 mai prochain avec l’éventualité d’une reprise de la grève.
La grève des enseignants d’université avait paralysé pendant près de deux mois le déroulement des cours au sein du campus de Cocody, le plus grand campus de Côte d’Ivoire. Si des négociations ont été menées pour tenter de trouver une voie de sortie, la CNEC, syndicat des enseignants du supérieur entré en grève, estime jusque-là n’avoir pas encore obtenu gain de cause. La Cosefci qui avait lancé un appel à la grève dans l’éducation nationale rappelle aussi que ses revendications n’ont toujours pas été satisfaites, alors que le premier ministre s’était engagé à y faire face avant le mois de mai. Chacune de son côté, les deux associations syndicales organiseront mercredi 8 mai des Assemblées Générales extraordinaire pour analyser la situation et prendre les mesures qui s’imposent.
A un mois du démarrage des examens à grands tirage, les enseignants ivoiriens projettent de faire parler d’eux une nouvelle fois. Un mois après les négociations entamées avec le gouvernement, aucun des deux syndicats entrés en grève, la Cosefci et la CNEC, n’a affirmé avoir obtenu gain de cause dans ce bras de fer contre le gouvernement. Dans un communiqué, la CNEC dirigée par le professeur Zamina Johnson Kouassi, a déploré le blocage des salaires de certains enseignants, un mois après la reprise des cours : « Le gouvernement cautionne l’insubordination de monsieur Abou Karamoko qui refuse de se conformer à la décision d’appel rendue le 12 avril 2019 par la commission permanente de l’enseignement supérieur. Décision qui rejette ses sanctions disciplinaires fallacieuses (révocation et suspension allant de 6 à 12 mois) infligées à douze de nos collègues, et les muant respectivement en blâme et avertissement… plus de trois semaines après la levée des sanctions, Les douze (12) collègues désormais blâmés et avertis ont leurs salaires des mois de février et mars encore impayés, et même celui du mois d’avril sous contrôle ; De plus ces camarades n’ont pas perçus leurs primes de recherche du premier trimestre 2019. Aussi, quinze membres du bureau exécutif national de la Cnec et trois membres de la délégation Cnec-Daloa ont-ils leurs salaires du mois de février confisqués par monsieur Abou Karamoko et madame Tidou Abiba, respectivement à L’ufhb et à L’ujlog. Ces Quinze membres du BEN de la CNEC ont vu le tiers de leurs primes de recherche de mars 2019 confisqués par monsieur Abou Karamoko à L’ufhb». Face à cette situation, une Assemblée Générale est annoncée pour le 8 mai prochain à l’effet d’analyser la situation et prendre les mesures qui s’imposent.
La grève pourrait à tout moment selon la Cosefci
A l’origine de la grève des enseignants dans l’éducation nationale, la Cosefci a temporairement suspendu son mot d’ordre de grève. Mais le syndicat n’exclut pas de relancer son appel : «Le Premier Ministre nous a bel et bien promis, le 5 avril dernier, des réponses à nos revendications avant MAI et nous sommes en MAI. Aussi est-il important de rappeler que le mot d’ordre de grève n’est que suspendu. Le sursis a largement expiré. La grève pourrait à tout moment reprendre sans que cela nécessite un autre préavis. C’est le lieu de se féliciter pour la patience qui nous anime après un mois d’expectative et la discipline observée au cours de ce mois de sursis.», a indiqué le porte-parole adjoint de l’association syndicale. Une assemblée générale aura lieu également le 8 mai prochain dans la commune de Yopougon.