LUTTE CONTRE LA CYBERCRIMINALITE – Guidés par leur soif du gain facile, les arnaqueurs communément appelés brouteurs en Côte d’Ivoire échafaudent régulièrement des plans de plus en plus astucieux pour parvenir à leur fin. Ne manquant pas d’audace, certains d’eux sont allés jusqu’à usurper l’identité du préfet de la ville d’Abidjan.
L’usurpation d’identité est un crime passible de plusieurs années de prison en Côte d’Ivoire, un crime dont la sentence peut être encore plus sévère s’il s’agit d’une haute autorité du pays. Malgré les dangers auxquels ils s’exposent, les brouteurs ne reculent devant rien pour parvenir à leur fin, à savoir dépouiller les honnêtes citoyens de leur argent. C’est guidé par cette soif du gain facile que quelques escrocs ont récemment tenté de se faire passer pour le préfet d’Abidjan sur les réseaux sociaux. Profitant de sa présence sur les réseaux sociaux, ces individus peu recommandables ont créé de faux profils attribués à cette haute autorité de la capitale économique ivoirienne pour extorquer de l’argent aux citoyens ivoiriens. Mais les indélicats ont très vite été appréhendés par les spécialistes de la lutte contre la cybercriminalité en Côte d’Ivoire, selon une déclaration de Vincent Toh Bi Irié.
Le préfet d’Abidjan ne compte pas rester insensible face à la récurrence des arnaques et chantages sur les réseaux sociaux. Il y’a quelques semaines de cela, Vincent Toh Bi Irié a lui-même été la cible de certains arnaqueurs qui se faisaient passer pour lui en vue d’extorquer de l’argent aux honnêtes citoyens. L’enquête mise en place n’a pas mis du temps à porter ses fruits, comme l’a indiqué le préfet d’Abidjan dans une publication sur les réseaux sociaux : «Vous aviez lu il y a quelques semaines que le Préfet d’Abidjan avait été arnaqué par des cybercriminels. En fait, ce sont 5 jeunes hommes qui ont créé un faux compte Facebook avec mes noms, titre et profil et qui tentaient d’extorquer de l’argent aux internautes. Les services de sécurité ont immédiatement remonté le fil et ont mis aux arrêts ces indélicats, comme ils l’ont fait dans de nombreuses autres affaires. C’est encore ici le lieu de rappeler à notre jeunesse d’abandonner les voies faciles. Il faut retenir ceci : en matière de criminalité et surtout de cybercriminalité, toutes les affaires finissent par être résolues, c’est juste une question de jours, de semaines ou de mois. Vous serez mis sous les verrous tôt ou tard, que vous escroquiez la vendeuse d’arachide ou le Ministre». L’identité des personnes qui ont usurpé le nom et la fonction du préfet d’Abidjan n’ont pas été dévoilés, mais tout porte à croire qu’il s’agirait de jeunes gens dont l’âge varie probablement entre 19 et 30 au maximum. Selon le rapport d’activité de l’instance de lutte contre ce fléau en Côte d’Ivoire, les arnaqueurs étaient l’année dernière à «91,8% constitués de jeunes hommes âgés en moyenne de 24 ans, le plus jeune interpellé a 19 ans». Et ce n’est pas la première fois que le préfet d’Abidjan est la cible d’arnaqueurs.
Un faux évêque a tenté d’escroquer Vincent Toh Bi Irié
«Enfin, les arnaqueurs ont investi la foi et la religion. En Septembre 2018, un individu se faisant passer pour un célèbre Évêque, m’a inondé de prières enflammées au téléphone. Je l’ai couvert de fougueux et fervents « amen ». On a beau être un puissant arnaqueur, il y a toujours un détail négligé qui trahit. “L’Évêque ” été arrêté le même jour à Marcory.», a fait savoir le préfet de la capitale économique ivoirienne, qui a assumé pendant quelques mois les fonctions de maire de la commune du plateau, suite à l’installation d’une délégation spéciale par le ministère de l’intérieur et de la sécurité. Pour le préfet, «Abidjan est le point rouge de la cyber arnaque en Côte d’Ivoire.»