Rétention des notes : la Cosefci suspend pour 3 mois son mot d’ordre

Kohan Kioshiko

GREVE DES ENSEIGNANTS – Après une faible mobilisation lors du dernier appel à la grève, la Cosefci avait opté pour une nouvelle stratégie, à savoir la rétention des notes des élèves, ce qui empêche tout naturellement le calcul des moyennes du dernier trimestre. Après les mises en garde de l’inspection générale, le syndicat a décidé de rendre aux élèves leurs notes de fin d’année, décision prise à l’issue de l’AG du 2 juin dernier.

La rétention des notes n’aura duré que quelques jours, contrairement à la grève des enseignants qui a paralysé pendant deux mois le système éducatif ivoirien. Réunis en Assemblée Générale le 2 juin, la coalition des syndicats du secteur éducatif/formation de Côte d’Ivoire (Cosefci) a décidé de mettre fin à ce mot d’ordre, invitant ainsi les enseignants à rendre aux élèves leurs différentes notes pour le dernier trimestre de l’année scolaire. Les réactions à cette décision ont été plutôt mitigées, puisque la grève lancée au cours de l’année scolaire n’aura visiblement abouti à rien, même si les négociations sont toujours en cours avec le gouvernement.

Pour certains, la Cosefci vient de choisir la voie de la raison en décidant de lever son mot d’ordre relatif à la rétention des notes des élèves. Après avoir accordé un sursis d’un mois au gouvernement pour la prise en compte de leurs revendications, la coalition des syndicats du secteur éducatif/formation de Côte d’Ivoire avait décidé de reprendre la grève à un mois de la fin de l’année scolaire, ce qui laissait planer un doute sérieux sur la tenue des examens à grands tirage. Une semaine après une faible mobilisation autour de cette grève, la Cosefci opte pour un autre moyen de pression sur le gouvernement en décidant de la rétention des notes, une mesure qui n’aura été que de courte durée : «L’assemblée générale de ce dimanche 2 juin 2019, considérant les engagements forts pris par les nombreux médiateurs intervenant dans cette crise sociale qui oppose le gouvernement aux enseignants ivoiriens, prenant en compte le plaidoyer de la primature visant à suspendre la rétention des notes et l’instauration consensuelle d’un climat apaisé afin qu’elle apporte des solutions à nos revendications , déclare que la cosefci ne se fera pas complice d’un tel désastre du système éducatif ivoirien comme le soutiennent certaines autorités. La cosefci prend à témoin l’opinion internationale, la population ivoirienne, les différents médiateurs, les associations de parents d’élèves et associations d’élèves pour suspendre durant trois mois son mot d’ordre de rétention de notes. De ce fait, l’AG de ce dimanche 2 juin 2019, appelle tous les enseignants en lutte à rendre dès demain lundi 03 juin 2019 toutes les notes aux élèves, à calculer les moyennes et à tout mettre en œuvre pour prendre part aux travaux de fin d’année. Par-dessus tout, l’AG les invite, à s’impliquer dans la tenue des examens et compositions de fin d’année scolaire.

Menacés par des sanctions

«Devant la presse j’interpelle monsieur Attaby et ses camarades de Cosefci de revenir à la table de négociation s’ils veulent que l’école continue et qu’ils veulent faire leur travail d’enseignants. Si tel est le cas, nous allons continuer de discuter avec eux. Maintenant celui qui ne veut pas enseigner peut aller ailleurs. Je n’admettrai pas cette grève de mardi. Je ne suis pas d’accord et tout enseignant qui va rentrer en grève à partir de mardi va assumer les conséquences. Parce que trop, c’est trop. Je dis à monsieur Attaby et ses camarades, trop c’est trop.», expliquait il y’a quelques semaines la ministre Kandia Camara. Selon l’inspecteur général, la rétention des notes «pendant qu’on prétend poursuivre l’enseignement est, au plan de la science et de la pratique pédagogiques, un non-sens car cela revient à amputer le processus d’enseignement- apprentissage de ce maillon indispensable.»

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