Bepc 2019 Côte d’Ivoire : des candidats et professeurs emprisonnés pour fraude

Kohan Kioshiko

EXAMEN DU BEPC – Engagé dans la lutte contre la fraude aux examens scolaires, le ministère de l’éducation nationale a mis aux arrêts plusieurs enseignants en Côte d’Ivoire. Chargés de la surveillance des épreuves, ces derniers communiquaient à certains candidats les réponses des épreuves écrites.

Selon certains médias, une douzaine d’enseignants auraient été mis aux arrêts pour fraude pendant la surveillance de l’examen du BEPC en Côte d’Ivoire. Dans un point presse animé ce lundi, l’inspecteur général de l’éducation nationale, a confirmé l’information selon laquelle plusieurs réseaux de fraudes engageant professeurs et élèves ont été démantelés. Les noms et matricules de certains enseignants arrêtés pour avoir divulgué aux candidats les réponses des épreuves ont été communiqués ce jeudi par Ibrahima Kourouma. Les mis en cause ont été condamnés à une peine d’un an d’emprisonnement ferme assorti d’une amende, pour avoir failli à la déontologie de leur métier.

Que ce soit pour le Bepc, le BAC ou tout autre examen en Côte d’Ivoire, l’usage du téléphone pendant les épreuves est strictement interdit, sous peine d’amende. Mais certains candidats, en complicité avec des enseignants, ont décidé de braver cette interdiction en mettant en place des réseaux de fraudes aux examens scolaires. A travers de nombreux groupes WhatsApp, ces candidats faisaient circuler les réponses aux épreuves en cours lors des examens. Cette année, le ministère de l’éducation nationale a accentué la lutte contre ce phénomène. Rien pour l’examen du Bepc, plusieurs professeurs qui aidaient les élèves en leur donnant les réponses exactes aux épreuves ont été mis aux arrêts. L’information relayée d’abord par la presse ivoirienne a été confirmée ce jeudi par le ministère de l’éducation nationale : «Au cours de la cérémonie de lancement de la session 2019, Madame la Ministre a rappelé fermement à tous les acteurs, la nécessité de développer un comportement éthique afin que l’équité, la justice et la qualité caractérisent les examens scolaires. En dépit des conseils régulièrement prodigués, des mises en garde formulées et des sanctions prises, la tendance à la tricherie demeure persistante.  C’est pourquoi le ministère déploie chaque année, sur toute l’étendue du territoire, des équipes de supervision pour veiller au bon déroulement des examens…Les missions de supervision à l’examen du BEPC de la session 2019 ont permis d’appréhender un certain nombre de fraudeurs tant au niveau des candidats, des enseignants que de tiers qui, en réseau ou de manière isolée, ont contrevenu aux prescriptions en vigueur.  C’est le cas à Abengourou, à Gagnoa, à Divo, à Guitry, à Bouaflé, à Bonon et à Zuénoula où des enseignants, au mépris de la déontologie de leur métier, de la décence et du bon sens, ont transmis à certains candidats au moyen de leurs téléphones portables, des corrigés des épreuves.», a indiqué ce jeudi Ibrahima Kourouma, l’inspecteur général de l’éducation nationale. Après enquête, le ministère de l’éducation nationale a découvert que les faussaires opéraient via de groupes sur les réseaux sociaux : «A Gagnoa, le téléphone saisi sur l’un des candidats a révélé l’existence de trois (3) réseaux de fraudeurs avec lesquels il a des liens, à savoir : 1 « BEPC 2 K 19 CI »  2 « Zone 2 succès au BEPC »  3 « Les futés zone 3 ».

Un an d’emprisonnement pour les professeurs arrêtés

«A Abengourou, il s’agit de sept (7) enseignants dont six (6) ont été appréhendés. Quatre (4) ont été jugés et condamnés le mercredi 26 juin 2019, c’est-à-dire, hier, à une peine d’emprisonnement ferme de douze (12) mois, avec une amende de trois cents mille (300.000) francs CFA à payer solidairement. Deux (2) ont été relaxés pour délit non constitué. Un (1), Monsieur GOLY Olivier, professeur d’EPS dans un établissement privé de la ville, est en fuite et activement recherché.», explique l’inspecteur général de l’éducation nationale. Rappelons qu’une candidate prise en flagrant délit a été condamnée à six mois de prison ferme.

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