SYNDICATS TRANSPORTS EN COMMUN – Le phénomène des gnambros est régulièrement dénoncé par les conducteurs de véhicule de transport en commun, et même par certains usagers des transports communs. Ces individus qui ont infiltré le milieu syndical du transport en commun perçoivent une rémunération sur chaque véhicule qui accoste des passagers aux gares qu’ils ont anarchiquement installées dans plusieurs artères de la capitale économique ivoirienne. Et il y’a de cela quelques jours, ces syndicalistes mafieux assenaient plusieurs coups de couteaux à un gendarme dans la commune de Yopougon.
Le phénomène des gnambros à Abidjan s’invite une nouvelle fois au cœur de l’actualité ivoirienne après la mort d’un gendarme causée par ces mafieux qui infestent le milieu syndical des transports en commun. Alors qu’il essayait de faire régner l’ordre au cours d’une bagarre, un gendarme a été lâchement abattu avec son arme de service par ces mafieux du syndicat des transports. Une enquête a été ouverte à l’effet de mettre la main sur le véritable commanditaire de cet assassinat d’un agent de forces de l’ordre dans la commune de Yopougon dimanche dernier. Mais en amont de l’enquête ouverte, une ONG a saisi à nouveau le gouvernement sur ce phénomène qui gangrène le secteur du transport en commun à Abidjan. Aucune mesure officielle n’a encore été prise à l’égard de ces gnambros, mais ces derniers ont déjà été interdits d’activités dans certaines communes, comme celle de Koumassi qui est dirigée par Cissé Ibrahim Bacongo.
La réaction du gouvernement est très attendue sur le phénomène des gnambros qui prend des proportions de plus en plus importantes à Abidjan. Installant anarchiquement des gares à certains carrefours de la ville d’Abidjan, ces individus prélèvent sur chaque véhicule une certaine somme d’argent, moyennant le nombre de passagers embarquant dans la voiture de transport en commun. S’ils sont régulièrement aux prises avec les conducteurs, les gnambros ont visiblement franchi la ligne rouge il y’a quelques jours en abattant un gendarme dans la commune de Yopougon. Dans un communiqué officiel, le conseil national des droits de l’homme a interpellé le gouvernement sur ce phénomène de plus en plus récurrent dans la capitale économique ivoirienne : «Le secteur du transport en Côte d’Ivoire est, depuis plusieurs années, agité par des acteurs ‘‘syndicalistes’’, communément appelés ‘‘Gnambros’’. Ce phénomène se manifeste par la création et le contrôle de gares routières anarchiques où sont commises de graves violations des droits de l’Homme, se traduisant par de nombreuses atteintes au droit à la vie, à l’intégrité physique et la destruction de biens publics et privés…Malgré les interpellations du CNDH et la persistance du phénomène, ces mesures se font toujours attendre. Nous en voulons pour preuve le meurtre, le dimanche 25 août 2019, du Marechal Des Logis (MDL) TIEKOU Koua Anderson. En effet, ce gendarme a trouvé la mort en voulant s’interposer entre deux groupes de ‘‘syndicats’’ de transporteurs qui s’affrontaient violemment dans une gare routière, à Yopougon. Le CNDH condamne vivement ce énième acte de violation des Droits de l’Hommes occasionné par les gnambros, qui sévissent impunément aussi bien dans toutes les communes du District Autonome d’Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Le CNDH invite le Gouvernement et les collectivités territoriales, à prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue de lutter contre la corruption dans le secteur du transport et à éradiquer la violence ainsi que le phénomène des gnambros sur l’ensemble du territoire», a indiqué Namizata Sangaré de la CNDH.
Démantèlement des gares anarchiques
«Nous discutons avec le Ministère du Transport et les Mairies de la fermeture systématique des gares anarchiques. La violence est le fait de voyous et les réponses appropriées sont en train d’être apportées. Des arrestations ont été immédiatement effectuées. Des mesures ont été communiquées aux transporteurs. Mais pour une plus grande efficacité, ces mesures devront être harmonisées sur l’ensemble d’Abidjan, ce à quoi nous nous attelons.», a confié le préfet d’Abidjan.