Financement des CNI – Les révélations de Maurice Kacou Guikahué sur la nouvelle carte nationale d’identité ont suscité une vague de réactions mitigées en Côte d’Ivoire. Selon l’ex-ministre, la Banque Mondiale aurait financé à hauteur de 50 millions de dollars ladite opération pour laquelle les ivoiriens déboursent la somme de 5000 frs.
La Banque mondiale a dementi dans un communiqué avoir apporté un quelconque financement de l’opération de délivrance des cartes nationales d’identités en Côte d’Ivoire. Après le lancement symbolique de l’opération, environ 118 centres d’enrolement ont été déployés sur l’ensemble du territoire pour permettre aux ivoiriens de se faire enroler et bénéficier de la nouvelle CNI. Alors que cette opération bat son plein, l’ancien ministre de la santé révèle que les ivoiriens n’auraient pas dû payer pour avoir la nouvelle carte d’identité, l’opération ayant été financée déjà par la Banque mondiale. IL aura fallu le démenti formel de la l’institution dans un communiqué officiel pour mettre un terme aux spéculations en cours sur la toile. Mais les ivoiriens restent persuadés que ce communiqué, produit dans la journée d’un dimanche, ne met guère un terme à la polémique sur le supposé financement des nouvelles CNI par la Banque Mondiale. Pour certains, Maurice Kacou Guikahué devrait désormais dévoiler les preuves de ses accusations graves formulées à l’encontre du gouvernement qui aurait détourné les 50 millions de dollars de la Banque mondiale.
«Dans un communiqué de presse qui nous est parvenu dimanche, le bureau de l’institution de Bretton Woods à Abidjan déclare que « la Banque Mondiale ne finance pas le processus de délivrance de cartes nationales d’identité en Côte d’Ivoire et n’a pas octroyé 30 milliards de F.CFA au gouvernement » à cet effet. Voilà donc qui vient couper court aux rumeurs distillées par l’opposition ivoirienne qui soutenait exactement le contraire, d’abord lors d’une conférence de presse du résidu du PDCI de konan bédié, puis dans un communiqué du parti de guillaume soro signé d’un député Fofana, depuis Paris.» révélait pour sa part le journaliste Said Penda. Depuis quelques jours, les débats s’enflent autour de l’opération d’enrolement des ivoiriens pour la nouvelle CNI, opération qui aurait été déjà financée par la Banque mondiale selon Guikahué. L’ancien ministre de la santé confie que l’institution aurait décaissé la somme de 30 milliards de francs Cfa pour financer cette opération, ce qui devrait logiquement la rendre gratuite aux ivoiriens. Pour le journaliste africain, l’opposition ivoirienne, plus précisément le numéro 2 du PDCI RDA, a perdu sa crédibilité aux yeux des ivoiriens avec ce dementi de la Banque mondiale : «Au lieu de se faire ridiculiser comme c’est le cas désormais avec le démenti de la Banque Mondiale, l’opposition ivoirienne aurait peut-être été plus sérieuse en vérifier son « information » auprès de la représentation locale de la Banque Mondiale. A moins que le but de cette sortie de l’opposition ait été de jeter le discrédit sur les autorités. On doit cependant constater que c’est finalement l’opposition qui perd la face dans cette affaire.».
Réaction d’Adjoumani
«à l’occasion d’une conférence de presse, le Secrétaire exécutif du PDCI a cru lever le lièvre en déclarant qu’en 2018, la Banque mondiale a offert 30 milliards de francs CFA au gouvernement ivoirien, afin d’établir des cartes nationales d’identité gratuites pour tous les ivoiriens mais que cette somme aurait été détournée par des collaborateurs du Président de la République. C’est vraiment hallucinant ! Au demeurant, nous aimerions rappeler à M. Guikahué que s’il avait pris la peine de mieux s’informer, il aurait su que les 30 milliards auxquels il fait référence ne sont pas destinés à produire et à offrir gratuitement des cartes nationales d’identité. Il s’agit plutôt d’un programme sous régional dénommé WURI (West Africa Unique Identification for Regional Integration and Inclusion). En d’autres termes, il est question d’offrir aux ressortissants des pays de la CEDEAO, une identification unique pour l’intégration sous-régionale et l’inclusion.», rappelle pour sa part le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, par ailleurs porte-parole du parti unifié.