Couvre-feu : Zadi Gnagna dénonce la violence policière

by Kohan Kioshiko

Instauration d’un couvre-feu – En Côte d’Ivoire comme dans de nombreux pays atteints par le Coronavirus en Afrique de l’ouest, un couvre-feu a été instauré par le président de la République entre 21h et 5h du matin. Pour la première journée de cette mesure prise dans le cadre du déclenchement de l’état d’urgence, certains ivoiriens ont manifestement eu du mal à respecter les horaires indiqués. Pour faire passer le message, les forces de sécurité auraient fait usage de la force à certains égards.

Le couvre-feu instauré en Côte d’Ivoire dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus a été respecté par de nombreux ivoiriens. Malheureusement, certains récalcitrants, pour des raisons diverses, étaient encore dans les rues après 21h, alors que le président ivoirien avait bel et bien interdit à toute personne de sortir après cette 21h. Selon plusieurs images et vidéos diffusés sur les réseaux sociaux, les forces de sécurité ayant patrouillé les artères de la capitale et autres villes de l’intérieur du pays, auraient mis la main sur certains individus qui trainaient malheureusement dans les rues. Ces derniers auraient été violentés par les forces de sécurité suite à la violation de cette mesure de couvre-feu instaurée par le président ivoirien depuis le mardi 24 mars dernier. Ce mercredi matin, le président de la plateforme syndicale Zadi Gnagna a fermement condamné l’usage de la violence sur certains individus qui n’avaient pas respecté les horaires indiqués pour le couvre-feu. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans la nuit du mardi a montré un chauffeur indélicat rouler à vive allure sur la voie, alors que les policiers l’avaient sommé de s’arrêter. Le chauffard renversera au passage un policier avant d’aller garer la voiture plus et prendre la poudre d’escampette.

«Halte à la violence policière ! Dans son message à la nation, le Président de la République a décrété l’État d’urgence puis un couvre-feu de 21h à 5h du matin. Ces mesures sont entrées en vigueur depuis hier mardi 24 mars. Le premier constat que l’on peut faire c’est que le couvre-feu a été respecté dans l’ensemble par la population ivoirienne. Malheureusement, certaines personnes ont été prises au piège de ce couvre-feu et ont été violentées par la police. Les images de ces violences policières inouïes ont fait le tour de la toile. Des personnes bastonnées, d’autres humiliées et traînées dans la boue. Je voudrais indiquer que la police a d’abord et avant tout une mission de sensibilisation de la population. C’est en cas de récidive qu’elle peut faire usage de la violence et cela de façon mesurée. Les scènes auxquelles nous avons eu droit n’honorent pas notre pays en matière de respect des droits de l’homme.», a indiqué ce mercredi Zadi Gnagna, le président de la plateforme syndicale. Dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan de riposte contre le Coronavirus en Côte d’Ivoire, de nouvelles mesures supplémentaires avaient été prises par le président ivoirien en début de semaine. Outre la fermeture des bars, maquis et restaurants, un couvre-feu a été décrété par Ouattara Alassane, une mesure que certains n’ont malheureux pas respectés pour la première journée.

Sensibiliser les populations

«Je voudrais donc inviter nos Forces de l’ordre à faire preuve de tempérance dans leur action, car le virus ne circule pas plus dans la nuit que dans la journée. C’est par la persuasion, la sensibilisation et l’information que nous arriverons à bout de cette maladie. Quant aux populations elles doivent respecter le couvre-feu en restant chez elles, à ne pas faire preuve d’incivisme ni de défiance aux autorités comme ce conducteur de taxi qui a heurté un policier. L’heure est grave !», poursuit Zadi Gnagna. A ce jour, la Côte d’Ivoire compte 73 cas de Covid-19 avec trois cas de guérison confirmés. Aucune mesure de confinement spécifique n’est encore prise, mais le président ivoirien n’exclut pas de prendre cette mesure qui concernait certaines aires géographiques spécifiques, selon l’évolution du seuil de contamination.

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