FMI – Banque Mondiale : 300 parlementaires demandent une annulation des dettes

Kohan Kioshiko

Crise sanitaire mondiale – Outre les conséquences sur la santé, la pandémie du nouveau coronavirus a eu de lourdes conséquences également sur l’économie mondiale. Le mois dernier, le Fonds Monétaire International annonçait un programme d’allègement de la dette de 25 pauvres à travers le monde. Aujourd’hui, ce sont des centaines de parlementaires qui écrivent au FMI et à la Banque Mondiale pour exiger une annulation de la dette de plusieurs pays, en raison de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Ce sont plus d’une vingtaine de pays à travers le monde qui ont interpellé le FMI et la Banque Mondiale en vue d’une annulation de leur dette. Un courrier signé par 300 parlementaires issus des 20 pays en question, vient d’être adressé aux deux institutions financières. En marge de la crise sanitaire de la Covid-19, le monde doit également faire face à une récession économique sans précédents, après les mesures de confinement général décrété dans la majorité des pays frappés par cette épidémie. Parmi les signataires de ce courrier adressé aux deux institutions financières mondiales, le sénateur américain Bernie Sanders, ancien candidat aux primaires démocrates. Membre du Congrès des États-Unis d’Amérique, l’élue Ilhan Omar a également plaidé pour une annulation de la dette de certains pays, en raison de la crise sanitaire que le monde traverse depuis des mois. Candidat malheureux à la présidentielle française de 2017, l’élu français Jean-Luc Mélenchon figure parmi les signataires de ce courrier adressé au FMI et à la Banque Mondiale.

Il y’a quelques semaines, le FMI annonçait un programme d’allègement de la dette de certains pays africains, une annonce qui avait été d’ailleurs saluée par plusieurs intellectuels dont le banquier ivoirien Tidjane Thiam. Sur les 25 pays pauvres concernés par ce programme d’allègement, 19 étaient des nations africaines. Pour sa part Emmanuel Macron avait plaidé pour une annulation totale de la dette des états africains en raison de la crise sanitaire du coronavirus. Aujourd’hui ce sont des centaines d’élus qui demandent de gros efforts au FMI et à la Banque Mondiale. Dans un courrier adressé aux deux institutions mondiales, quelques 300 parlementaires ont souhaité une annulation de la dette d’environ une vingtaine de pays : «Des membres de parlements du monde entier écrivent pour demander la remise totale de la dette des pays de l’Association internationale de développement (AID) par toutes les grandes institutions financières internationales (IFI) pendant cette crise mondiale de COVID-19.  Nous sommes heureux de constater que le Groupe de la Banque mondiale (GBM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont déjà pris des mesures pour mettre en œuvre l’allègement de la dette et sa suspension pour les pays les plus pauvres du monde. La récente annonce par le FMI d’un financement temporaire d’allègement de la dette pour 25 pays membres est une évolution encourageante, mais un soutien beaucoup plus généralisé et à long terme reste nécessaire.  C’est pourquoi nous appelons tous les dirigeants du G-20, par l’intermédiaire de ces IFI, à soutenir l’annulation des obligations de la dette détenues par tous les pays de l’AID pendant cette pandémie sans précédent. La suspension temporaire et le report de la dette ne suffiront pas à aider ces pays à donner pleinement la priorité à une gestion rapide et durable de la crise actuelle. Les communautés vulnérables qui n’ont pas les ressources et les privilèges nécessaires pour mettre en oeuvre des mesures de santé publique adéquates seront finalement confrontées de manière disproportionnée au fardeau du coronavirus.», lisons-nous dans le courrier adressé aux deux institutions.

Soutenir les pays vulnérables

«Cette crise nous montre que nous devons agir en tant que communauté mondiale – nous sommes vraiment tous dans le même bateau. Cela signifie qu’il faut protéger les plus vulnérables d’entre nous. Face à une terrible pandémie et à une récession mondiale, nous ne pouvons pas laisser les pays pauvres dépenser les fonds qui devraient être consacrés à protéger la santé et la sécurité de leurs populations pour rembourser des dettes insoutenables», a déclaré Bernie Sanders.

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