Accidents de circulation : Jean Bonin propose quatre mesures

Kohan Kioshiko

Décès du Pr Adonis – La disparition brutale et soudaine de la pédiatre ivoirienne a suscité un vent d’indignation en Côte d’Ivoire. Dans la matinée du samedi dernier, le Professeur, son époux et leur enfant de 13 ans, perdaient tous la vie dans un douloureux accident de circulation. Dans son communiqué de presse, le Procureur de la République a annoncé l’interpellation des personnes responsables de cette conduite désastreuse qui a endeuillé le monde de la médecine. Pour sa part, le juriste ivoirien a suggéré quatre mesures pour réduire les accidents de route en Côte d’Ivoire.

Face à la récurrence des accidents de circulation, le ministère des transports a mis en place une commission disciplinaire chargée de statuer sur le cas de certains chauffeurs impliqués dans de graves accidents routiers. Si cette commission a montré des résultats encourageants, avec la suspension du permis de conduire à plusieurs chauffards, le non-respect du code routier demeure malheureusement une réalité encore en Côte d’Ivoire. Il y’a quelques jours, le Pr Adonis Koffy et son époux perdaient la vie après la sortie de route d’un véhicule qui était engagé dans une course poursuite avec un autre conducteur. Pour le juriste ivoirien Jean Bonin, il faudrait des mesures plus rigoureuses pour endiguer ce fléau d’accidents de circulation. Le juriste ivoirien appelle à un renforcement du dispositif sécuritaire des unités de police chargées de réglementer les excès de vitesse et autres mauvaises conduites.

«Le samedi 23 mai 2020, aux environs de 6 heures 30 minutes, un véhicule de marque Hyundai, immatriculé 4974 JE 01, a percuté trois membres d’une même famille, qui effectuaient leur sport à Cocody-Angré, lesquels ont rendu l’âme sur le champ. Il s’agit du sieur KOFFY GUILLAIN, directeur général d’entreprise, de son épouse KOFFY née ADONIS Laurence, professeur en pédiatrie, et de leur fils KOFFY Emmanuel Elpherge, âgé de 13 ans.  Le Procureur de la République présente ses sincères condoléances aux familles éplorées et leur témoigne toute sa compassion.», indiquait le Procureur de la République Adou Richard dans un communiqué. La disparition de la professeure en pédiatrie dans ce terrible accident de circulation a fait réagir plusieurs personnalités politiques ivoiriennes. Aussi le corps médical ivoirien a présenté par la voix du ministère de la santé, ses vives condoléances à la famille de la victime. Pour le juriste ivoirien, l’heure n’est plus aux bonnes paroles, mais à l’action pour endiguer le fléau d’accidents de circulation : «Les accidents de la circulation endeuillent chaque jour de nombreuses familles. Malheureusement, une fois passée l’émotion suscitée par ces dramatiques décès qui en résultent nous reprenons notre train-train quotidien, comme si rien ne s’était passé… en attendant le prochain accident.  Sommes-nous si désarmés devant cette situation au point de la considérer comme une fatalité avec laquelle il faudra vivre… ou mourrir ? Devrions-nous nous contenter, au détour d’un soupir de résignation, du sempiternel RIP de compassion ?», s’interroge le pro-Affi Jean Bonin.

Quatre mesures à appliquer

«1 – Reprendre entièrement les conditions de passage du permis de conduire, la révision du code de la route, la réforme de la formation au code de la route, la reprise en main des auto-écoles (qui ne forment personne), la reprise complète de la signalisation routière et la lutte contre le racket et la corruption forces de l’ordre.

2 – Équiper les unités de circulation routière de la police et de l’Oser de moyens d’intervention rapides et de systèmes de surveillance, notamment sur les principaux boulevards.

3 – Verbaliser effectivement les contrevenants et introduire le système du permis à points ainsi que le malus-bonus en ce qui concerne l’assurance automobile.

4 – Réintroduire le service civique afin d’éduquer la jeunesse qui a perdu TOUS ses repères, certains étant en conflit avec la loi, d’autres en affinité avec la drogue, beaucoup ayant échappé au contrôle familial pour être éduqués dans la rue ou dans l’arrière-cour des lycées, quand ce n’est pas purement et simplement dans des bars, boites de nuit et maquis qu’ils refont leur éducation.», explique le juriste ivoirien.

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