Système éducatif ivoirien – La Côte d’Ivoire fait-elle partie des références en matière d’éducation nationale en Afrique subsaharienne ? Selon le dernier rapport international de l’ONG Pasec, le pays aurait considérablement régressé sur plusieurs plans au niveau de l’éducation nationale, une situation qui suscite déjà une vive inquiétude chez certains.
L’ONG Pasec a publié son deuxième rapport international sur le système éducatif de plusieurs pays en Afrique francophone subsaharienne. Si la Côte d’Ivoire reste incontestablement une puissance économique dans la zone subsaharienne, le pays est loin d’être un exemple en matière d’éducation nationale, selon le dernier rapport international de l’ONG Internationale. En matière de lecture et mathématiques, le pays a encore des efforts à faire, en comparaison aux autres pays de l’Afrique subsaharienne. Le Pasec a dans son rapport mis en garde contre la possibilité d’un décrochage scolaire de certains élèves, eu égard de leurs difficultés dans certaines matières clés, dont les mathématiques. Zadi Gnagna, président de la plateforme syndicale, n’a pas perdu de temps pour réagir à ce rapport accablant. Faut-il une engager une vaste réforme au niveau de l’éducation nationale ? La question se pose en Côte d’Ivoire à en juger par l’évaluation de son système éducatif.
En Côte d’Ivoire, l’éducation nationale est l’un des ministères auxquels le gouvernement consacre des budgets conséquents. Cette année, le budget a dépassé la barre des 1000 milliards de francs Cfa. Mais cette importante mobilisation financière pour le secteur de l’éducation nationale soulève de nombreuses questions après le dernier rapport international du PASEC : «En lecture, plus de la moitié des élèves (52,1%) est en dessous du seuil « suffisant » de compétences et, par conséquent, dans une situation de difficultés d’apprentissage en lecture. À ce niveau d’enseignement, ces élèves ont des difficultés pour comprendre des mots isolés issus de leur vie quotidienne et des phrases isolées ainsi que pour localiser des informations explicites dans des textes courts et moyens en prélevant des indices de repérage présents dans le texte et les questions. Parmi eux, certains élèves (5,9%) ne sont pas capables, de façon courante, de mettre en œuvre les connaissances et les compétences les plus élémentaires que l’enquête PASEC cherche à mesurer, alors qu’ils sont appelés à entrer au premier cycle du secondaire. Parmi les pays présentant une bonne répartition de leurs élèves sur l’échelle de compétences en lecture (Gabon, Bénin, Sénégal, Burkina Faso, Congo, Cameroun), le Gabon se distingue en positionnant plus de 93% de ses élèves au-dessus du seuil « suffisant » de compétences. Cependant, Madagascar (82,5%), le Tchad (77,8%), RDC (72,9%), le Burundi (71,8%), le Niger (69,9%), le Togo (61,1%), la Côte d’ivoire (59,5%) et la Guinée (55,3%) présentent les plus grandes proportions d’élèves ne manifestant pas les compétences suffisantes de lecture à l’évaluation PASEC2019. En mathématiques, plus de 60% des élèves de fin de primaire sont en dessous du seuil « suffisant » de compétences. Ces élèves rencontrent des difficultés pour répondre à des questions brèves relatives aux trois processus cognitifs pris en compte dans le test de mathématiques de l’évaluation PASEC2019 : 1) connaître, 2) appliquer, 3) résoudre des problèmes. Par ailleurs, ces élèves parviennent très difficilement à réaliser des opérations élémentaires avec les nombres décimaux. Le Gabon (66,7%), le Sénégal (65%), le Burkina Faso (62,5%) et le Burundi (60,9%) constituent les seuls pays à hisser la grande majorité de leurs élèves au-dessus du seuil « suffisant » de compétences en mathématiques. Cependant, dans de nombreux», fait savoir le Pasec dans son dernier rapport international sur les systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne.
La réaction de Zadi Gnagna
«La première leçon que l’on peut tirer est que ce n’est pas la richesse qui fait un bon système éducatif. La deuxième leçon est que les choix qui ont été fait dans la conduite de notre système éducatif ont montré leur limite. La troisième leçon est que les taux élevés de succès aux examens de fin d’année ne constituent pas un gage de performance d’un système éducatif.», explique Zadi Gnagna.