Côte d’Ivoire : La FIF dit prendre acte de la requête des frondeurs

Said Koyiami

Depuis l’élimination de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire à la prochaine coupe du monde 2018 en Russie, la tête du président de la Fédération Ivoirienne de Football est mise à prix. Les supporters en premier lui ont fait porter, en grande partie, la responsabilité de l’élimination des Eléphants. A leur suite, certains joueurs de la sélection nationale ont demandé, haut et fort, sa démission dans les plus brefs délais. Enfin, les clubs sont rentrés dans la danse en lui soumettant une requête.
Après un moment de silence, voire de bravade, la Fédération Ivoirienne de Football dit enfin avoir pris acte de la requête déposée par les clubs frondeurs. Son président, Sidi Diallo, est mis en face de ses responsabilités et de sa décision dépendra peut-être l’avenir de la sélection nationale. Que demande au juste les clubs dits frondeurs ? Aussi qu’entend la FIF par le terme « prend acte » ? Nous tenterons dans cet article de vous apporter quelques lumières sur ce bras de fer entre la Fédé et les clubs ivoiriens.

Sidi Diallo le bouc émissaire

Le samedi 11 novembre dernier, le ciel est comme tombé sur la tête des supporters Ivoiriens. Le Maroc est venu battre la Côte d’Ivoire sur ses propres terres par le score de 2 buts à 0. Comme un certain septembre 2006 avec le Cameroun, les Ivoiriens revenaient sur terre. Sauf que cette fois il n’y aura pas une autre chance, les jeux sont faits. Les Eléphants n’iront pas au mondial russe. Après trois mondiaux consécutifs et une habitude née d’y participer, les Ivoiriens avaient eu du mal à avaler la pilule. Il fallait par conséquent un bouc émissaire. Les joueurs, l’entraineur, le président de la FIF ? Tout le monde fut à peu près accusé, mais certains en paieront le prix fort tel que le coach belge Marc Willmots, démis de ses fonctions. A son tour, Sidi Diallo est pointé du doigt. En cause sa gestion, dit catastrophique, du football ivoirien.

La FIF sort de son silence

Depuis environ deux mois Sidi Diallo le président de la FIF est dans l’œil du cyclone. Malgré ses tentatives de s’extirper des griffes de la critique, son poste est plus que jamais menacé. Supporters, joueurs et clubs en appellent à son limogeage. Certains clubs ivoiriens ont demandé l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire en vue de révoquer Mr Sidi Diallo. Pour ne pas rester sourd aux plaintes de plus en plus bruyantes et nombreuses, l’organe de gestion du football national a pondu ce jeudi matin un communiqué très laconique sur internet. « Requête des clubs pour l’AGE : la FIF prend acte et va se prononcer. ». Tel est le communiqué qu’on peut lire sur les comptes internet de la FIF. Elle compte « se prononcer en urgence aussi bien dans la forme que dans le fond » entend-on dire.

Que peut-on attendre de ce communiqué

De nombreux clubs de la Ligue 1 ivoirienne veulent le scalp de leur premier responsable. Certains dirigeants, comme ceux de l’Africa Sport National avaient déjà eu des querelles avec Sidi Diallo. Rappelons que ce dernier est à la barre depuis plusieurs années. Malgré les accusations contre sa personne, Mr Sidi Diallo avait pourtant manifesté son intérêt de ne pas quitter la direction de la FIF. Une de ses offensives avait même été de restreindre, sur Canal+, les interventions de Salomon Kalou, l’un des premiers à demander son départ. Pour beaucoup d’observateurs et d’acteurs du football local, Sidi Diallo risque de s’accrocher à son poste, contre vents et marrées.
Quoiqu’il en soit, les clubs frondeurs demandent leur assemblée générale extraordinaire afin de le révoquer. Cependant, ce dernier avait laissé des signes inquiétants quant à ses intentions. Au regard de la pression exercée çà et là, il est inimaginable de ne pas voir Sidi Diallo se retirer. Ce qui pourrait constituer un terrain d’entente serait peut-être l’organisation d’une élection dans les brefs délais pour vider le contentieux.

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