La Coupe d’Afrique des Nations 2021 fait l’objet d’un immense désaccord entre la Côte d’Ivoire et la CAF. A l’issue d’une Assemblée qui s’est tenue le 30 novembre dernier, la Confédération africaine de football avait décidé de retirer l’organisation de la prochaine CAN au Cameroun, étant donné son retard au niveau de l’organisation de la compétition. Cette décision a suscité l’ire des acteurs du football camerounais, mais l’instance dirigée par Ahmad Ahmad a tenté de trouver un compromis pour permettre au Cameroun de tenir sa seconde CAN sur son territoire. Mais ce compromis a encore suscité de nouvelles tensions puisque la CAF avait décidé d’octroyer au Cameroun la coupe d’Afrique 2021 dont l’organisation était initialement confiée à la Côte d’Ivoire. Bien entendu, les autorités du football ivoirien ont protesté contre cette décision de la CAF qualifiée d’injuste par certains ivoiriens. Pour obtenir gain de cause, la fédération ivoirienne de football a saisi le Tribunal arbitral du sport. Mais ce recours pourrait ne pas avoir une grande utilité car le Cameroun est déjà d’accord pour organiser l’édition 2021 et la Guinée a aussi accepté de repousser la sienne à 2025.
Face au refus de la Côte d’Ivoire de renoncer à l’organisation de la CAN 2021, le président de la Confédération africaine de football s’est lancé depuis peu dans une vaste offensive diplomatique. En retirant la CAN 2019 au Cameroun, la Caf a complètement bouleversé le calendrier des éditions à venir puisque l’instance du football africain souhaite voir le Cameroun organiser l’édition 2021 en lieu et place de la Côte d’Ivoire, une proposition déjà acceptée par les autorités camerounaises : « La CAF, n’entend guère s’immiscer dans ce débat qui ne reflète absolument pas la vérité et encore moins s’engager dans des polémiques stériles. Ainsi le Président de la CAF ne se reconnaît pas dans les propos qu’une certaine presse lui prête depuis un moment à propos de la CAN 2021. Il rappelle qu’à la demande de la CAF, le Cameroun a officiellement accepté d’abriter l’édition de 2021 à travers un courrier adressé à la CAF et signé par le Chef de l’Etat camerounais, Monsieur Paul Biya. Le Président de la CAF exprime sa gratitude au Président Biya pour sa grande compréhension.», a fait savoir l’instance africaine du football. Si le Cameroun est d’accord, la Côte d’Ivoire rejette les arguments avancés par la CAF pour justifier le décalage de son organisation à 2023. Les autorités ivoiriennes ont donc adressé un recours au Tribunal arbitral du sport pour obtenir gain de cause, mais ce recours risque de ne rien changer à la décision de la CAF.
La Guinée accepte la CAN 2025
Poursuivant dans son offensive diplomatique, le président de la Confédération africaine de football a annoncé que la Guinée acceptait de repousser son édition à 2025. De fait, la Côte d’Ivoire se retrouve désormais condamné dans une certaine mesure à accepter la CAN 2023, puisque la Guinée souhaite à l’évidence se donner encore du temps pour mieux préparer la compétition. Le Cameroun ayant déjà accepté la proposition de la CAF, ne reste plus que l’édition 2023 que la Côte d’Ivoire refuse pour l’instant d’accepter : «L’ensemble des Clubs et autres acteurs du football présents, au regard des textes régissant la CAF et des règlements internationaux pertinents, à l’unanimité, ont demandé à la FIF d’exercer tout recours devant toute juridiction arbitrale ou judiciaire, nationale ou internationale, compétente, afin de faire valoir ses droits. La FIF a été surprise d’apprendre que le président de la CAF a décidé, de sa seule autorité, et sans aucune concertation préalable avec elle, de réattribuer au Cameroun, l’organisation de la CAN 2021 confiée jusque-là à la CAF par la Côte d’ivoire ».