RACISME EN ITALIE – En l’espace deux semaines, c’est la seconde fois que le joueur belge, actuellement en contrat avec l’Inter Milan, est visé par des propos racistes en série A. Cette fois, ce n’est pas au cours d’un match que l’ancien joueur mancunien a été ciblé par des propos discriminatoires. Invité dans une émission télé, Luciano Passirani, ancien dirigeant de plusieurs clubs dans le championnat italien, faisait les éloges de l’attaquant belge à l’Inter Milan. Mais la conclusion de son discours élogieux a très vite suscité une vague d’indignation, d’autant plus que l’attaque des diables rouges était ciblé par des cris racistes en début de ce mois.
Avec ces nouveaux propos racistes le visant, Romelu Lukaku va certainement se poser des questions sur son avenir avec l’Inter Milan. Après la descente aux enfers de Manchester United, l’attaquant belge a décidé de signer avec l’Inter Milan pour rejoindre la série A, un choix qui lui permettra de disputer la ligue des champions avec son club. Mais le racisme en série A prend de l’ampleur, une situation qui ne manque pas de faire réagir le joueur. Visé par des cris racistes pendant un match contre Cagliari, l’attaquant des diables rouges de Belgique, a déploré l’attitude des supporters qui répondaient par des cris de singe lorsqu’il était sur le point de tirer un pénalty. Environ deux semaines après cet incident, un ancien président de club, invité sur une chaine de télé, tient de nouveaux propos racistes à l’endroit de l’ancien mancunien.
En l’espace de deux semaines, Romelu Lukaku a fait l’objet de racisme en Italie par deux fois. La première, au cours d’une rencontre de série A opposant son club l’Inter Milan, à Cagliari. Pour la seconde fois, c’est au cours d’une émission radio qu’un invité tient des propos racistes à l’endroit de l’ancien attaquant de Manchester United. Invité dimanche soir dans une émission télé sur la chaine top Calcio 24, Luciano Passirani, parlant de Romelu Lukaku, a révélé : «Je ne vois pas d’autres joueurs comme lui en Italie. C’est un des plus forts, j’aime beaucoup. C’est le sosie de Zapata de l’Atalanta. Il plante ses buts, il transcende son équipe, il vous tue en un contre un. Si vous allez au duel, vous tombez par terre. Ou alors vous avez dix bananes et il faut les lui donner à manger». Les excuses de l’ancien dirigeant de club, après cette grosse boulette en direct sur le joueur belge, ne changeront pas grand-chose. Tard dans la soirée, le directeur de la chaine a confié en direct que le fautif ne serait plus invité à l’émission : «Il a choisi une mauvaise image qui peut objectivement laisser place à une interprétation raciste. On ne peut pas tolérer cela, même si c’est involontaire, que ça vient d’une personne qui parle pendant des heures et qui peut se laisser aller sans s’en rendre compte. Ça arrive à tout le monde. Avec beaucoup de regrets, on ne pourra plus l’inviter, même s’il a été le premier à s’excuser». Si cette décision prise à l’égard de Luciano Passirani a été saluée, certains joueurs appellent à une plus grande fermeté dans les sanctions après les propos racistes.
Durcir les sanctions en Italie
«Il y a une hypocrisie incroyable et il manque la volonté de résoudre le problème. Ne rien faire équivaut à être d’accord avec ceux qui poussent des cris racistes. Si quelque chose vous dérange, vous faites tout pour la changer. En France, on interrompt les matches en cas de comportement contre l’homosexualité dans les tribunes : suspendre la rencontre et renvoyer les joueurs aux vestiaires, cela veut dire éduquer les gens», révélait il y’a environ quelques semaines l’ancien footballeur français Lilian Thuram, devenue depuis quelques années l’un des visages de la lutte contre le racisme, sous toutes ses formes. L’ancien footballeur sénégalais Demba Ba qui a d’ailleurs refusé de jouer en Italie en raison des cris racistes visant les noirs, est lui aussi favorable à un durcissement du ton contre ces supporters racistes.