Néanmoins, même si dans les faits Porto novo est la capitale politique, Cotonou abrite de nombreux sièges du gouvernement. Cette ville est également connue pour son marché international Dantokpa et ses motos-taxis Zémidjan. Justement dans cet article nous passerons en revue toutes ces caractéristiques majeures de la capitale économique du Benin.
Cotonou, du Fon-gbe « Kùtɔ́nû » qui signifie « Embouchure du fleuve de la mort », est la plus grande ville du Benin et de ce fait son poumon économique. Notre travail consistera ici à analyser les fondements de son essor en parcourant d’abord son histoire, ensuite en jetant un regard sur sa géographie puis sur sa population avant de décortiquer son économie.
Histoire de la fondation de Cotonou
Cotonou signifie en langue Fon « Rivière de la mort ». Au début du XXe siècle, la ville n’était qu’un petit village de pêcheurs appelé « Kutonou ». La région de Cotonou ainsi que la majeure partie du Benin se trouvait dans le célèbre royaume du Dahomey. Ce dernier royaume était l’ennemi du royaume de Porto Novo. Le royaume a longtemps prospéré avec une société bien régie autour de puissants rois qui sont parfois de grands prêtres vaudou. En 1851, la pénétration coloniale gagne ce territoire et le roi Dahomean Ghezo est obligé de signer un traité autorisant les Français à créer un poste commercial dans le village de Cotonou. En 1883, voyant l’expansion coloniale britannique, la marine française occupe entièrement la ville pour éviter qu’elle passe aux mains des Anglais. Dès cet instant le village Kutonou devient un poste d’installation permanent malgré la résistance farouche ce Béhanzin pour mettre un terme au traité signé par son grand-père. Au XXe siècle le village commence à s’étendre pour devenir une ville qui accueillit l’administration coloniale.
Langues et populations
La population de Cotonou a été recensée à 679.012 habitants en 2013 soit moins de 10% de la population nationale. La ville ne pouvant plus s’étendre, certaines villes limitrophes comme Abomey-calavi, Sèmè-kpodji et de Ouidah deviennent ses villes dortoirs portant la population à 1.720.105 habitants en 2013. La langue locale est le Fon cependant la ville accueille des populations issues d’autres ethnies à savoir les Yoruba, les Bariba, les Goun, les Mina, les Adja et les Haoussa entre autres. Le français est la langue nationale et est parlée et écrite par environ 60% des habitants de la ville, mais la plus part de ces locuteurs ont moins de 15 ans. Si le pays est connu pour sa pratique vaudou très implantée, notons qu’il existe à Cotonou comme partout au Benin d’autres religions comme le Christianisme qui est fortement présent et même l’islam qui est néanmoins minoritaire. En outre l’animisme et le syncrétisme religieux sont pratiqués par bon nombre de Cotonois.
Géographie la capitale béninoise
La ville de Cotonou est située sur la bande côtière entre le lac Nokoué et l’océan atlantique. Elle est coupée en deux par un canal, le lagon de Cotonou, creusé par les Français en 1855. Trois ponts ont été construits pour relier ces deux parties de la capitale économique béninoise. Le climat de Cotonou est de type tropical humide sec avec une alternance de deux saisons de pluies et de deux saisons sèches. En général la pluviométrie oscille entre 800 et 1200 mm de pluie par an quand les températures se situent autour de 30° pour les plus hautes et 25 pour les plus basses. Cette température et ce climat particulièrement favorables constituent un atout pour le développement économique de la ville. Cependant les pluies diluviennes provoquent de grandes érosions qui nuisent aux activités économiques principalement au transport car les routes deviennent impraticables.
Economie et importance de la ville
Capitale économique du Benin, Cotonou abrite les deux tiers des industries du pays. D’abord commençons par le Port autonome de Cotonou, véritable poumon de l’économie nationale puisqu’elle effectue 90% des échanges avec l’étranger et 60% du PIB du pays. Avec 8.000.000 de tonnes de fret annuel, il est le 3e port d’Afrique de l’ouest après Lagos et Abidjan. Il n’y a pas que le port qui constitue l’économie cotonoise. Nous avons d’abord une activité industrielle faite de cimenterie (le groupe allemand HeidelbergCement) ou de banques (Banque nationale du Benin). En outre, relevons la place importante qu’occupe le marché international de Dantokpa, le plus grand marché d’Afrique de l’ouest avec un milliard de franc CFA échangé par jour. Enfin notons l’apport non moins considérable des produits manufacturés tels que l’huile de palme, le brassage, le ciment, le textile et les véhicules à moteur et vélo qui sont assemblés sur place. Les produits des scieries, les produits pétroliers et les matières premières sont orientés vers l’extérieur en passant par le Port Autonome de Cotonou.