Conflit intercommunautaire : Guérilla au Nord de la Côte d’Ivoire

by Amani Georges

Un conflit intercommunautaire a éclaté à Bouna, au nord de la Côte d’Ivoire dans la nuit du 23 au 24 mars 2016. Ces affrontements survenus entre les éleveurs Peulh et les agriculteurs de la région ont fait au moins 17 morts et près de 30 blessés. Plus d’un millier de ressortissants burkinabés ont fui les hostilités en direction de leur pays d’origine. Le calme est revenu mais le spectre de la querelle interethnique plane toujours sur la ville.

Affrontement meurtrier dans la ville de Bouna

La cloche de la mort s’est à nouveau fait entendre en Côte d’Ivoire, suite à conflit intercommunautaire survenu dans la nuit du mercredi 23 mars au jeudi 24 mars 2016. La ville de Bouna, située au nord du pays à 603 kilomètres d’Abidjan a été le théâtre d’un affrontement interethnique sans précédents entre des éleveurs Peulhs et des agriculteurs de la région. Ces derniers, mécontents des désastres causés sur leurs terres par les troupeaux de bœufs appartenant au peuple nomade, ont organisé une chasse à l’homme contre ces Peulhs. Le bilan provisoire de ces violences fait état d’au moins 17 personnes brutalement tuées et une trentaine de blessés parmi lesquels on dénombre 5 soldats des forces républicaines du pays. De nombreux biens matériels sont également partis en fumée car plusieurs domiciles ont été saccagés pendant les querelles. Un important contingent militaire a été déployé dans la zone pour mettre fin à cette guérilla. Malgré le retour au calme, la psychose est toujours grande dans la région et de nombreux ressortissants étrangers continuent toujours de fuir la ville.

Un conflit intercommunautaire au bilan alarmant

Selon le quotidien français Le Monde, une source sécuritaire ivoirienne aurait affirmé le vendredi 25 mars que « C’est un bilan provisoire. C’est une crise, il faudra encore quelques heures ou quelques jours pour avoir le bilan définitif ». Les premières estimations données sur le nombre des victimes pourraient malheureusement évoluer à tout moment car la situation reste encore fragile malgré la présence des forces de sécurité. En ce qui concerne les pertes financières, aucun chiffre provisoire n’a été avancé.  Mais l’importance des dégâts laisse présager des coûts très élevés pour ce qui est des réparations. Les Peulh comptent parmi les plus grands éleveurs de cette région, l’élevage étant l’une des principales activités économiques de la ville. En plus, le principal marché de Bouna a été incendié, un coup dur pour cette population qui vit essentiellement du commerce.

La tension désamorcée par les forces de sécurité

L’actualité ivoirienne est dominée par les récents affrontements interethniques qui ont secoué le nord du pays. Pour rétablir la sécurité dans la zone, les autorités ivoiriennes ont procédé au déploiement d’un important dispositif sécuritaire. Au niveau national, près de 900 hommes des forces de sécurité ont été mobilisés pour mettre un terme à ce chaos. Dans les détails, ce sont 500 membres des FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire), 250 éléments de la gendarmerie nationale et 140 agents des forces de police qui ont été chargés de réinstaurer l’ordre dans cette région située à l’extrême nord du territoire ivoirien. Il faut également souligner la présence des forces onusiennes qui patrouillent de concert avec les soldats ivoiriens, preuve que la situation à Bouna a franchi un seuil alarmant.

Les différends ont fait fuir plusieurs ressortissants étrangers

Le conflit intercommunautaire survenu la semaine dernière sur le sol ivoirien a particulièrement affecté la communauté burkinabé vivant dans cette zone. Ces allogènes furent les plus nombreux à rentrer au bercail parmi les ressortissants étrangers à avoir quitté le pays. La représentation de la Croix-Rouge au Faso a franchi le seuil du millier de personnes accueillies depuis le dimanche 27 mars 2016. Avec la situation humanitaire qui prévaut, il est probable de voir ce nombre évolué dans les prochains jours.

Tu pourrais aussi aimer

Leave a Comment

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.