Alors que la Côte d’Ivoire s’approche de l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025, le président en exercice, Alassane Ouattara, n’a toujours pas clarifié ses intentions quant à une éventuelle candidature.
Un flou stratégique autour de Ouattara
Lors d’une allocution en janvier 2025, devant les diplomates en poste à Abidjan, le chef de l’État a déclaré : « Je suis en pleine forme et pleinement engagé pour le développement de notre nation. Quant à l’élection présidentielle, je prendrai ma décision au moment opportun. » Cette déclaration, loin de dissiper les doutes, alimente plutôt les spéculations.
Son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), lui manifeste pourtant une confiance totale. « Alassane Ouattara est notre meilleur atout pour la stabilité et la continuité. Nous espérons qu’il fera le choix de porter encore notre ambition nationale », affirme Gilbert Koné Kafana, président du directoire du RHDP.
Une opposition en embuscade
Face à cette incertitude, l’opposition affine ses stratégies. Laurent Gbagbo, ancien président et leader du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), bien que frappé d’inéligibilité, entend peser sur l’élection. « Nous ferons tout pour que le peuple ivoirien retrouve sa pleine souveraineté », martèle-t-il lors d’une réunion du parti.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) se positionne également, avec Jean-Louis Billon parmi les prétendants. « Il est temps de tourner la page d’un système qui monopolise le pouvoir depuis plus d’une décennie », affirme ce dernier.
De son côté, Simone Gbagbo, figure de proue du Mouvement des Générations Capables (MGC), prépare aussi le terrain : « La Côte d’Ivoire a besoin d’un renouveau politique qui réconcilie le peuple avec son avenir. »
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Vers une candidature de dernière minute ?
La possibilité d’une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara rappelle le scénario de 2020. Alors qu’il avait initialement annoncé son intention de passer le relais, le décès de son dauphin, Amadou Gon Coulibaly, l’avait conduit à briguer un troisième mandat, ce qui avait suscité de vives contestations.
Certains analystes considèrent qu’un tel rebondissement n’est pas à exclure. « Le président Ouattara laisse planer le doute, ce qui peut être une stratégie pour contenir les ambitions internes au sein du RHDP », estime le politologue Sylvain N’Guessan.
Dans ce contexte de forte incertitude, le débat politique ivoirien risque de s’intensifier dans les mois à venir, jusqu’à ce que le président sortant tranche enfin sur son avenir politique.
