Présidentielle en Côte d’Ivoire : après le scrutin, Simone Gbagbo appelle à une transition

Kohan Kioshiko

Scrutin présidentiel du 31 octobre – En dépit des menaces qui planaient sur la tenue du scrutin, les ivoiriens sont tout de même sortis le 31 octobre dernier pour élire leur nouveau président de la République, une élection boycottée depuis plusieurs semaines par les principales forces de l’opposition, notamment le PDCI et le FPI. En guise de protestation contre la candidature de Ouattara Alassane, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan avaient appelé à la désobéissance civile.

Les résultats de la présidentielle en Côte d’Ivoire sont annoncés au compte-goutte. Pour l’heure, le président sortant, Ouattara Alassane, semble tout droit se diriger vers une certaine victoire à ce scrutin présidentiel. Alors que les partisans du pouvoir en place se préparent à célébrer en grande pompe la victoire de leur candidat, du côté de l’opposition, on se prépare à la mise ne place d’une transition dirigée par un civil. Bien avant l’annonce officielle des résultats par la commission électorale indépendante, l’opposition ivoirienne avait déclaré dans un communiqué qu’elle ne reconnaitrait pas les résultats qui seront communiqués par la CEI. Dans une déclaration faite sur les réseaux sociaux, l’ancienne première dame, Simone Gbagbo, s’est rangé dans le camp de l’opposition, en appelant à la mise en place d’une transition pour l’organisation de nouvelles élections dans les plus brefs délais.

«Ce samedi 31 octobre 2020, devrait se tenir l’élection du président de la République de la Côte d’Ivoire. Face à l’entêtement du Chef de l’État sortant, M. Alassane Dramane Ouattara, de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel, l’opposition a lancé depuis le 20 septembre 2020, un mot d’ordre de désobéissance civile, pour faire barrage au viol de la constitution, notre loi fondamentale. Ce mot d’ordre a été fidèlement suivi sur toute l’étendue du territoire national.  C’est le lieu de remercier le peuple de Côte d’Ivoire qui a fait preuve de bravoure et de patriotisme. C’est aussi le lieu de présenter ma compassion à toutes les familles endeuillées et mes vœux de prompt rétablissement aux blessés. Chers compatriotes,  Ce jour 31 octobre 2020, il n’y a pas eu élection en Côte d’Ivoire. Notre pays se retrouve ce soir donc, dans une situation de vacance du pouvoir présidentiel.», a déclaré dans un premier temps l’ancienne première dame Simone Gbagbo. Comme de nombreux opposants l’ancienne première dame conteste les élections qui ont eu lieu samedi dernier, des élections émaillées de violences dans certaines localités et villes du pays. Pour l’ancienne première dame, «Il est temps que toute la société ivoirienne, plus particulièrement l’opposition politique, la société civile et les patriotes qui se soucient de l’avenir de notre pays, se donnent les moyens de mettre en place un gouvernement de transition.  Ce gouvernement aura pour missions principales, de jeter les bases d’une vraie réconciliation nationale et de créer, dans les meilleurs délais, les conditions d’une élection présidentielle, démocratique et apaisée. La Côte d’Ivoire doit se remettre sans tarder sur les rails de la vraie démocratie, pour un développement harmonieux et dans la paix». Depuis la France, Guillaume Soro s’est aussi montré favorable à la mise en place d’une transition qui serait dirigée par un civil, un ancien chef d’Etat selon le patron de GPS.

Une transition impossible

«Il y a des tensions politiques en Côte d’Ivoire, puisqu’une partie de la classe politique exprime son mécontentement, violemment dans quelques localités, généralement éloignées des grandes villes. Mais il n’y a pas de crise politique, qui supposerait une paralysie des institutions, pouvant justifier la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale que revendique une opposition visiblement habituée au partage du gâteau. Or, toutes les institutions ivoiriennes fonctionnent normalement, preuve qu’il n’ya pas crise politique. Mes confrères journalistes et même les responsables politiques doivent connaître le sens des expressions que nous utilisons et ne pas s’engouffrer innocemment dans la malicieuse rhétorique d’une opposition qui joue à dépeindre une situation politique catastrophique pour décrire ce qui n’est en definitive que des tensions politiques.», rapporte le journaliste Said Penda.

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