Conseil national de transition : l’appel de Guillaume Soro aux forces de l’ordre

Présidentielle ivoirienne – Si la vie reprend progressivement son cours en Côte d’Ivoire après le scrutin présidentiel, l’impasse politique demeure toujours une réalité. Malgré l’annonce de la victoire de Ouattara Alassane, l’opposition ivoirienne a décidé de mettre en place un conseil national de transition, dirigé par Henri Konan Bédié, l’ancien président de la République et chef du PDCI RDA. Selon Guillaume Soro, plusieurs membres du CNT auraient vu leur domicile être attaqués par l’armée.

Après l’opération du boycott de la présidentielle, l’opposition ivoirienne entame une nouvelle phase de son combat politique contre le régime actuel. Après avoir refusé de participer aux élections, l’opposition ivoirienne a décidé de mettre en place un conseil national de transition, CNT dont la présidence a été confiée à l’ancien dirigeant Henri Konan Bédié. Le comité national de transition a annoncé la mise en place très prochaine d’un gouvernement de transition, avant l’organisation de nouvelles élections en Côte d’Ivoire. Depuis l’exil, l’ancien président de l’Assemblée Nationale s’est adressé à l’armée ivoirienne. Guillaume Soro a appelé les forces de défense et de sécurité à se mettre à la disposition du conseil national de transition et d’en protéger ses membres dont certains auraient récemment subi des attaques, d’après les informations rapportées par l’ancien chef du parlement ivoirien.

«M. Guillaume Kigbafori Soro, ancien Premier ministre -Ministre de la Défense, ancien Président de l’Assemblée nationale de la République de Côte d’Ivoire, Président de Générations et Peuples Solidaires, apprend que dans la nuit du 02 au 03 novembre 2020, des éléments appartenant à des unités des forces de défense et de sécurité ivoiriennes bien identifiées, ont mené des attaques à l’arme de guerre contre la résidence du Président du Conseil National de Transition(CNT), Son Excellence Henri Konan Bédié et celles des éminentes personnalités politiques que sont MM. Pascal Affi N’Guessan, Albert Mabri Toikeusse et Assoa Adou.  Ces attaques simultanées et coordonnées font manifestement suite à la mise en place du Conseil National de Transition (CNT) et à la désignation de son Excellence Henri Konan Bédié pour en assurer la présidence.  Ces opérations sont l’œuvre d’éléments indisciplinés des forces armées ivoiriennes qui, endoctrinés, ont décidé d’obéir à des ordres illégaux, émanant d’une personnalité qui ne détient plus le pouvoir constitutionnel de commander aux forces armées ivoiriennes. Il s’agit de l’ancien président M. Alassane Ouattara.  C’est pourquoi, en ma qualité de membre du Conseil National de Transition, j’apporte mon soutien total au président Henri Konan Bédié et marque ma solidarité sans faille à l’ensemble des personnalités victimes de cette série d’attaques ciblées.», a déclaré Guillaume Soro, ancien chef du parlement ivoirien, par ailleurs membre de la transition mise en place par l’opposition ivoirienne. Soro a également appelé à la nomination très rapide d’un ministre de la défense au sein du CNT.

Sécuriser les populations ivoiriennes et les membres du CNT

Poursuivant dans sa déclaration, l’ancien chef du parlement ivoirien a aussi invité à l’armée à se ranger du côté de la transition mise en place il y’a quelques jours par l’opposition ivoirienne : «j’invite de façon pressante le Conseil National de Transition à nommer aux responsabilités de la Défense nationale, une personnalité civile ayant une bonne connaissance des armées et des forces de sécurité.  J’appelle les soldats, sous-officiers, officiers supérieurs, officiers généraux des forces de défense et de sécurité, à demeurer strictement dans la voie de la légalité républicaine. Je mets en garde les miliciens et autres groupes de civils armés sur les graves conséquences qui ne manqueront pas de découler de leurs actes criminels. Je demande aux forces de défense et de sécurité leurs responsabilités dès à présent pour rétablir immédiatement l’ordre, la sécurité et la paix sur l’ensemble du territoire national. Il est inutile de rappeler aux membres des forces de défense et de sécurité que celui qui se mettra en travers de la légalité républicaine répondra de ses actes devant une cour martiale».

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