Attaque de la BCEAO : le camp Gbagbo réagit enfin

Kohan Kioshiko

Braquage de la Banque Centrale – L’ancien président ivoirien attend encore le verdict final de la CPI avant un éventuel retour dans son pays, retour très attendu par ses partisans. Mais ce retour s’annonce compliqué en raison de la condamnation de l’ancien président en Côte d’Ivoire dans l’affaire dite du braquage de la BCEAO, pendant la crise post-électorale de 2011. Si le camp Gbagbo était resté silencieux sur cette affaire, considérant ces accusations comme une cabale visant l’ancien dirigeant, le porte-parole de Gbagbo a décidé de rompre le silence sur cette affaire qui a fait perdre plusieurs milliards à la Banque centrale africaine.

L’attaque de la BCEAO en Côte d’Ivoire, pendant la crise électorale de 2011, alimente encore l’actualité. Acquitté par la Cour Pénale Internationale il y’a plus d’un an, l’ancien dirigeant ivoirien est dans l’attente du verdict final de la CPI, en raison de l’appel déposé par la Procureure de la Cour Pénale Internationale contre la décision d’acquittement prononcée par deux des trois juges de la chambre de première instance. Même s’il venait à être acquitté par la CPI, le retour de l’ancien dirigeant passera sans doute par des négociations avec le régime actuel. L’une des raisons, la condamnation à 20 ans de prison, de l’ancien dirigeant ivoirien, dans l’attaque de la Banque Centrale pendant la crise électorale de 2011. Fin 2019, la justice ivoirienne prononçait par contumace le jugement de l’ancien dirigeant ivoirien dans cette affaire, une condamnation qui a été vivement dénoncée par les partisans de Laurent Gbagbo. Le porte-parole de Laurent Gbagbo, l’ancien ministre Koné Katinan, est revenu sur la fameuse affaire de l’attaque de la Banque centrale ouest africaine.

«Le lundi 31 Août 2020, c’est dans une liesse populaire qu’une grande foule a assisté au dépôt de la candidature du Président Laurent GBAGBO à l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020 portée par de nombreux partis politiques regroupés au sein de la plateforme « Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) » ainsi qu’une grande partie de la société civile…Alors que les Ivoiriens, heureux de cette candidature, scrutent le futur avec une nouvelle espérance, le 02 septembre 2020, monsieur Sidi Tiémoko Touré, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, profitant du plateau de la chaine de télévision France 24, s’est permis de porter des accusations très graves contre le Président Laurent GBAGBO. En effet monsieur Sidi Touré a accusé le Président Laurent GBAGBO d’avoir braqué la BCEAO et emporté des fortes sommes d’argent, dont une partie transférée au Ghana, a servi à déstabiliser la Côte d’Ivoire. Ces accusations sont inacceptables et relèvent de la pure diffamation si l’on accorde à son auteur le strict minimum de connaissance du fonctionnement de l’Etat. Autrement, elles procèderaient d’une grande inculture qui n’est pas, non plus, tolérable au niveau de responsabilité qu’est celui de son auteur.», a déclaré le porte-parole de Laurent Gbagbo, Koné Katinan. Rappelons que l’ancien dirigeant ivoirien a été condamné à 20 ans de prison pour l’affaire dite de l’attaque de la BCEAO pendant la crise post-électorale ivoirienne.

La version du camp Gbagbo

«Le compte 470 du Trésor public, non apuré depuis bientôt 10 ans, témoigne contre le gouvernement ivoirien et établit la preuve que l’administration ivoirienne a régulièrement payé les fonctionnaires ivoiriens et faire fonctionner l’Etat avec le produit des impôts et taxes de l’Etat de Côte d’Ivoire sans que Laurent GBAGBO, alors Président de la République et Chef de l’Etat n’ait besoin de braquer la BCEAO et, à fortiori, d’en utiliser les fonds pour mener des actions déstabilisatrices contre la Côte d’Ivoire à partir du Ghana. C’est donc se couvrir de ridicule et en faire autant à l’Etat ivoirien de dire qu’un Président de la République aurait braqué la banque centrale. Il n’y a jamais eu de braquage à la BCEAO de décembre 2010 au 11 avril 2011 et la BCEAO elle-même le confirme dans tous les audits qu’elle a diligentés pour les besoins de sa propre comptabilité.», révèle Koné Katinan.

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