Commission Electorale indépendante – La mise en place d’une nouvelle CEI n’a pas mis fin aux divergences entre le pouvoir en place et l’opposition ivoirienne.
Alors qu’elle s’est vue attribuer la vice-présidence de la commission électorale indépendante, l’opposition ivoirienne continue toujours de remettre en cause l’actuelle Cei présidée par Coulibaly Kuibiert, le représentant du conseil national de la magistrature. A quelques semaines de la tenue du premier tour du scrutin présidentiel, le président du front populaire ivoirien a annoncé le retrait de ses représentants dans les commissions locales. Pour sa part, le PDCI, à ce jour principal parti d’opposition au RHDP, a décidé de ne pas désigner de représentants dans les commissions électorales locales. Dans le cadre de l’application du mot d’ordre de désobéissance civile, Pascal Affi N’Guessan a invité ce mercredi ses partisans à ne pas prendre part au retrait de l’opération des cartes d’électeurs. Jean Bonin est revenu sur les raisons qui ont poussé son leader à prendre ses distances avec la nouvelle commission électorale indépendante.
«je voudrais vous faire remarquer que le président Affi a déposé un dossier de candidature le 27 juillet dernier. Il a été validé par le Conseil Constitutionnel le 14 septembre 2020. C’est dire que le président Affi est prêt, tant en ce qui concerne son programme de gouvernement qu’en ce qui concerne ses resources humaines, matérielles et financières. Sa position actuelle de ne pas accompagner M. Ouattara dans une élection tronquée et truquée d’avance résulte de ce qu’il n’est pas candidat pour lui-même mais pour la Côte d’Ivoire et pour la démocratie. Comment le verdict des urnes pourrait-il refléter la réalité du suffrage et de votre vote alors même que la CADHP estime, à juste titre, que la CEI actuelle n’est pas conforme aux standards internationaux en la matière et, qui plus est, le candidat Ouattara a publiquement annoncé qu’il ne respecterait pas la décision de cette cour internationale de justice qui lui ordonne pourtant de réformer cette CEI déséquilibrée. Comment être assuré que la CEI bancale, qui est présidée au niveau local à 100% par des militants du RDR, proches du candidat Ouattara, pourrait-elle donner des résultats fiables alors qu’elle vient d’être prise en flagrant délit de tricherie sur la photo et le symbole du président Affi en leur substituant des documents autres que ceux qu’il avait lui-même déposé auprès de cette CEI et dont copie est jointe au présent post. En 2000, 2010 et 2015 le symbole des différents candidats du FPI a toujours été « le V de la victoire » communément appelé « les deux doigts ». À quel titre une Commission Électorale peut-elle s’autoriser à choisir elle-même la photo ou le symbole qui sied à un candidat ? Dans quel pays a t on déjà vu pareille forfaiture ?», a déclaré Jean Bonin, l’un des proches partisans de Pascal Affi N’Guessan, l’actuel président du front populaire ivoirien. Il y’a quelques semaines, le président du FPI annonçait le retrait de ses représentants des commissions locales électorales mises en place à l’occasion du prochain scrutin présidentiel ivoirien prévu pour le 31 octobre.
Une Cei inféodée au pouvoir ?
«Certains nous disent ceci « pourquoi ne pas vous mettre derrière un candidat unique pour battre Ouattara ? ». À ceux-là je réponds que même avec un seul candidat, il n’aurait aucune chance avec un Conseil Constitutionnel et une CEI aux ordres de battre Ouattara qui annoncé la couleur : « c’est calé, c’est bouclé, c’est géré ». En le disant, il compte justement sur les institutions électorales pour assurer sa victoire. Cela n’aurait pas été le cas qu’il se serait empresser de les réformer. Et puis, pourquoi un seul candidat alors que nous avons chacun des projets et des programmes de gouvernement différents pour la Côte d’Ivoire. L’unité se fera au deuxième tour derrière le candidat le mieux placé car nul ne peut gagner au 1er tour, sauf fraude massive.», révèle Jean Bonin.