Doumbia Major : « n’importe qui ne devrait pas être député»

by Kohan Kioshiko

Législatives en Côte d’Ivoire – A quelques jours de la clôture des réceptions des dossiers, Doumbia Major continue toujours d’afficher ses ambitions pour les prochaines élections législatives. Selon le président du congrès panafricain pour le renouveau, la députation n’est pas un poste donné à tout le monde, des arguments qui risquent sans doute encore de faire polémique, Doumbia Major étant connu pour son franc parler.

Dans moins de deux mois, les ivoiriens seront invités aux urnes pour le renouvellement du parlement ivoirien. Ce sont environ 255 députés ivoiriens qui devront convaincre les électeurs à la faveur du scrutin prévu pour le 6 mars prochain selon la commission électorale indépendante. En attendant les listes officielles des candidatures validées, les candidats se bousculent sur le terrain pour tenter de convaincre les électeurs. Président du CPR, Doumbia Major a décidé d’aller aux élections législatives. Et l’enseignant universitaire compte donner du fil à retordre au parti présidentiel, puisque le président du Cpr a décidé d’être candidat à la circonscription d’Abobo pour les prochaines élections législatives en Côte d’Ivoire. Pour l’opposant ivoirien, certains votants ne sont pas suffisamment informés sur le rôle que le député est censé joué dans une société. Après avoir déroulé en long et en large le rôle du parlement, l’opposant ivoirien a attiré l’attention des populations sur leur choix dans les mois à venir. Pour le président du CPR, n’importe qui ne devrait pas être député.

«Le député n’est pas un acteur de développement local : le député a un mandat local, mais une action d’envergure et de portée nationale. Le Député ne construit pas écoles, ponts et routes, ni les marchés, ce n’est pas son rôle de faire l’aménagement du territoire. Son rôle c’est d’aller discuter et proposer des lois qui vont s’appliquer à tous les citoyens du pays, à des catégories professionnelles ou concernant l’exploitation ou l’utilisation de telle ou telle ressource naturelle ou en lien avec l’environnement. Son rôle aussi c’est de participer au vote du budget national et son utilisation. C’est à dire qu’il donne son accord sur la façon dont la répartition des dépenses de l’État se font, en fonction des ressources disponibles. Il contrôle aussi l’action gouvernementale, c’est à dire qu’il critique le gouvernement en lien avec le respect des engagements et obligations de l’État. Bon, si un député est analphabètes ou semi-analphabètes, il ne sert à rien de voter pour lui pour qu’il parte vous représenter au parlement, parce qu’à part voter bêtement en suivant ses collègues, il ne servira à rien à la nation.  On prend un exemple : on met en place une commission sur l’éducation, la recherche et l’innovation scientifique au parlement : un député qui n’a pas le niveau du BEPC, pourra dire quoi sur la recherche et l’innovation technologique ?», a déclaré le président du congrès panafricain pour le renouveau. rappelons que les ivoiriens dans leur grande majorité attendent avec impatience ces élections législatives, d’autant plus que certains élus se sont illustrés par des propos disproportionnés sur certains sujets.

Le député, un élu instruit

«L’un des rôles du députés c’est de proposer des lois ou de discuter les lois que proposent le gouvernement ou ses collègues députés : on prend le cas d’une proposition de loi sur les perturbateurs endocriniens, sur la conservation de la viande ou sur le taux de présence de certaines substances telles que le glyphosate dans les herbicides et désherbants chimiques : un député qui n’a pas le niveau pour comprendre le mécanisme physiologique du cancer ;  qui ne sait rien des mécanismes de transmission des  toxi-infection alimentaires, ou qui n’a pas le niveau minimum de base pour comprendre l’endocrinologie et le fonctionnement des glandes, un pareil député aura quelle ressource intellectuelle pour participer à ces types de débats de manière qualitative ? Il faut éviter de faire du parlement un espace ploutocratique d’analphabètes fortunés,  ou d’en faire un lieu où la médiocrité et le bas niveau intellectuel des parlementaires rendent non significatif», explique Doumbia Major.

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