Succession de Ouattara : les pro-Hambak font-ils pression ?

Kohan Kioshiko

Succession au RHDP- le président Ouattara Alassane, évoquant des contraintes liées au décès de son premier ministre Amadou Gon Coulibaly, a annoncé sa candidature à la présidentielle du 31 octobre dernier, une élection qu’il a remportée avec plus de 90% des suffrages exprimés. Si la Constitution l’autorise à briguer un nouveau mandat, la succession de Ouattara sera au centre des discussions au RHDP dans les prochaines années à venir.

Qui pour succéder à Ouattara Alassane au RHDP ? En désignant l’année dernière Amadou Gon Coulibaly comme candidat à la présidentielle, le président ivoirien enclenchait ainsi sa succession au sein de la grande famille houphouëtiste. Mais cette succession sera malheureusement repoussée par le décès du premier ministre ivoirien au mois de juillet. Pour sa succession, plusieurs personnalités pourraient faire figure de favoris au sein de la grande famille RHDP. Mais Hamed Bakayoko semble pour l’heure, être le candidat qui sort du lot. Après avoir hérité du poste de premier ministre suite au décès de Gon Coulibaly, le ministre ivoirien gravit aujourd’hui les échellons à une vitesse impressionnante. Pour les pro-hambak, l’ancien ministre de la sécurité serait un choix idéal pour le RHDP en 2020, dans l’hypothèse d’une non-candidature de Ouattara Alassane. Mais à en croire un journaliste africain, certains activistes proches du premier ministre tenteraient d’accentuer la pression sur le président ivoirien, dans le but de voir le premier ministre actuel être présenté comme candidat à la présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire.

«Depuis quelques mois, des activistes et supporters du premier ministre Hamed Bakayoko semblent vouloir l’imposer au président Ouattara comme son dauphin. Toute cette campagne de communication autour d’Hamed Bokayoko, qui se conclut généralement par « 2025 c’est maintenant » ont des allures de pressions sur le président Ouattara. Or, en politique comme ailleurs, une succession ne s’arrache pas. Et, dans le cas de la Côte d’Ivoire, on a vu comment une stratégie similaire a perdu l’ancien président de l’assemblée nationale, devenu depuis quelque mois une simple loque politique ; un torchon.  Si la stupide campagne pour imposer soro guillaume relevait d’une stratégie globale de conquête du pouvoir pilotée directement par l’ex-chef rebelle, mes investigations font apparaître que le premier ministre est étranger à cette agitation, qui serait plutôt l’œuvre de certains de ses collaborateurs, qui croient naïvement rendre service à leur patron. Une analyse lucide commanderait l’exact contraire. Quand Alassane Ouattara fit nommer Hamed Bakayoko dans différents gouvernements issus des négociations politiques depuis les années 2000, ce n’était nullement à la suite de lobbying de ses soutiens. Depuis 10 ans, Hamed Bakayoko était de facto vice-premier ministre, même si ce poste n’existe pas, avant d’être nommé premier ministre. Des promotions obtenues, là encore, sans aucune forme de pression.», a rapporté le journaliste Said Penda. A en croire ce dernier, ce «pressing» politique censé accélerer les choses en faveur de leur candidat pourrait avoir plutôt l’effet contraire : «Toute action qui apparaîtrait aujourd’hui aux yeux du président Ouattara comme une manière de lui tordre la main, directement ou indirectement, ne ferait que desservir le premier ministre. Hamed Bakayoko jouit de toute la légitimité politique et de proximité d’avec le président de la république, et il n’est point besoin d’avoir fait science politique à Harvard pour affirmer qu’il est parmi les mieux classés de la poignée d’aspirants successeurs.», a fait savoir Said Penda.

Déjà plébiscité pour la présidentielle

«Personnellement, je ne suis pas pour une candidature du Président en 2020. Henri Konan Bedié et Laurent Gbagbo non plus. Il faut une nouvelle génération au pouvoir. Mais dans cette nouvelle génération, tout le monde ne peut pas être candidat, Guillaume Soro n’est pas présidentiable…Les aînés politiques doivent prendre leur retraite et Guillaume Soro n’est pas présidentiable…Je suis venu dire à Guillaume Soro d’enlever son nom dans les élections de 2020. Demandez-lui où il a enlevé son argent pour acheter sa villa de 4 milliards. Hamed Bakoyoko est jeune, il connaît nos réalités. Il est l’homme de la situation pour 2020», lançait Patrick Zasso.

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